Critique d’art, écrivaine, traductrice et curatrice indépendante originaire de Los Angeles, j’ai une formation en arts plastiques et en médiation culturelle. Depuis 15 ans, je mets à profit ce parcours dans la gestion de projets culturels, auprès des organisations et aux côtés des artistes. J’aime exercer mon esprit critique et insuffler dans les projets que j’accompagne une vision non hiérarchisée, vivante et dynamique de l’art. Mes années passées en tant que guide conférencière et chargée de projets dans plusieurs musées et galeries m’ont permis de mettre en œuvre auprès des publics cette approche accessible et ludique de l’art contemporain.

Nantaise d’adoption et installée en France depuis 2019, j’ai travaillé à Los Angeles (Armory Center for the Arts), au Mexique (Museo Amparo) et en Suisse (Musée d’art contemporain de Genève / Mamco, Foundation for the Exhibition of Photography). J’ai étudié le cinéma et les arts plastiques dans ma ville natale ainsi qu’à l ’université Paris 8, Vincennes-Saint Denis. En Suisse je me suis penchée sur l’histoire de l’art dans une approche transversale (études visuelles, culturelles, sociologiques entre autres).


GEORGIA NELSON


Exposition personnelle + résidence
Trois fois
Galerie Quinconce
Montfort-sur-Meu
Septembre 2023




Mon inspiration pour cette pièce a été Georgia Nelson elle-même. En parcourant Londres en voiture un après-midi d'été, nous avons parlé de la manière dont son travail était imprégné d'une multitude d'influences, de mouvements et de moments de l'histoire de l'art, ainsi que de son histoire personnelle. Le travail de Georgia Nelson se catégorise difficilement, certes ; mais cet aspect est également ce qui rend son travail si envoûtant. Cette plasticienne nantaise qui est peintre, cinéaste, cultivatrice de magie—est devenue incontournable dans la scène artistique nantaise. Fin 2023, lors d’une résidence d’artiste dans la ville bretonne de Montfort-sur-meu, elle propose l’écriture d’un texte pour accompagner un projet ambitieux qui consiste en trois différentes interventions—celle dans la chapelle St Joseph qui contextualise des photographies d’archives de la ville, une deuxième en forme de papiers peints qui s’incrustent dans différents lieux commerciaux au centre de Montfort, et enfin, celle dans la galerie Quinconce.   


Télécharger le texte



My inspiration for this piece was Georgia Nelson herself. Navigating London by car on a summer afternoon we talked about how her work was tinged with a multitude of influences, movements and moments in art history, and her personal history as well. Multimedia artist Georgia Nelson may be difficult to categorize, but that is also what makes her so intriguing. Painter, sculptor, filmmaker, all around magic-conjuror—Nelson is an integral part of the Nantes contemporary scene.

    Exposition personnelle : Filer la ligne
    BONUS Grand Huit
    Nantes, Septembre 2023





J'essaie d’intégrer les fils des sujets qui m’intéressent et qui m'intriguent avec le travail que je suis chargé de produire pour les artistes. Par exemple, avec Charlotte Barry—dont le travail peut être considéré comme à la fois assez abstrait et bien ancré dans l’espace réel—j'ai été séduite par sa proposition de carte blanche pour le texte d'introduction qu'elle m'a demandée d'écrire pour son exposition, Filer la ligne. Je venais de lire un texte imaginatif et divertissant d'Oscar Wilde, ce qui m'a ensuite donné envie d'essayer un texte critique sous la forme d'un dialogue entre deux amateurs d'art imaginaires. 

Télécharger le texte



I try to combine the threads of things I study and obsess over with the work I’m commissioned to produce for artists. For example, with Charlotte Barry—whose work can be considered as fairly abstract yet earthy—I was taken with her offer to do as I wished with the introductory text she asked me to write for her exhibition, Filer la ligne. I had recently read an imaginative and entertaining text by Oscar Wilde, which then made me want to try a critical text in the form of a dialogue between two imaginary art-goers.

LAURENCE BROYDÉ


Exposition personnelle : Espace d’espèces
    Atelier Alain Le Bras, Nantes
    Décembre 2022


© Laurence Broydé


La lumière qui ne s’éteint jamais, mentionnée dans le titre de ce texte, fait directement référence au travail de Laurence Broydé et à sa manière d'aborder des sujets souvent très sombres—comme le réchauffement climatique, les catastrophes écologiques, la pollution, etc.—d'une manière qui apporte une certaine légèreté, voire de l'humour par moments. L'univers de Laurence est peuplé d'êtres anthropomorphes dont l'aspect surnaturel nous permet d'imaginer des figures de nous-mêmes ; cela m'a rappelé un livre que je lisais à l'époque—Le Cornet acoustique de Leonora Carrington, dont les pages sont remplies de créatures curieuses aux histoires fascinantes et à une présence magique, presque mystique.

Télécharger le texte



The light that never goes out referred to in the title of this text is a direct reference to Laurence Broydé’s work and way of handling subject matter—often quite dark, i.e. global warming, ecological catastrophe, pollution etc.—in a way which adds some levity, and even humour at times. Laurence’s world is populated by anthropomorphic beings whose otherworldly aspect allows us to imagine ciphers of ourselves; this reminded me of a book I was reading at the time—Leonora Carrington’s The Hearing Trumpet, whose pages are filled with curious creatures with intriguing backstories and a magical, nearly mystical presence.

CENDRINE ROBELIN


Exposition personnelle: Redevenir forêt
BONUS Grand Huit, Nantes
Janvier, 2023 




Le portail vert s’ouvre, révélant Cendrine—m'accueillant à bras ouverts, chargés de feutres, de crayons et de stylos en tout genre. Ma visite à la Cabane 55 commence par une invitation et aussi un défi : je dois me frayer un chemin à travers cette forêt inconnue, armé uniquement de ces fournitures artistiques et de mon papier. Avec une légère sensation d’être prise de court—mes pieds en sandales n'étaient pas de taille contre les ronces omniprésentes, je me pose par terre dans un coin ombragé au bord de l'étang pour peindre la végétation qui m'entoure par tous les côtés. Un agréable sentiment d’ensauvagement s’installe. 

Télécharger le texte



The green gate opens, revealing Cendrine—welcoming me with open arms brimming with art supplies. My visit to the Cabane 55 begins with an invitation and also a challenge: I am to wend my way across this unfamiliar forest armed only with my art supplies and paper. Feeling unprepared—my sandaled feet were no match for the ever-present brambles, I settle into a shady spot at the edge of the pond to paint the plant life which surrounds me on all sides. A rewilding begins. 

LAURENCE LANDOIS

    Exposition personnelle : Là
    BONUS Le grand 8, Nantes
    Mars 2022




Un jeu sur la répétition des initiales du prénom et du nom de Laurence Landois, ainsi qu'une référence à la notion de lieu, le mot « là » a servi de point de départ pour le titre de ce texte. Pour rebondir sur le jeu de l'artiste, j'ai pratiqué un jeu d'association d'idées qui m'a conduit à la gamme musicale, dans laquelle la note « sol » suit la note « la ». Dans une des œuvres de l’exposition, de petits autocollants noirs sur une surface lignée semblaient également évoquer des notes de musique, et les œuvres polyphoniques elles-mêmes évoquait chez moi des mondes de couleurs, de textures et d'émerveillement, aussi superposés et complexes que le monde sous nos pieds.

Télécharger le texte



A play on the repetition of Laurence Landois’ first and last name’s two initials, as well as a reference to the notion of place, the word ‘là’ (‘here’ in English) served as a starting point for this text’s title. Riffing along with the artist, I played a game of word association and landed on the musical scale, in which the note ‘sol’ (in French: ground, or place) follows the note ‘la’. In one work, small black stickers on a lined surface also seemed to evoke musical notes, and the polyphonic works themselves to me were worlds of color, texture and wonder, as layered and complex as the world beneath our feet.  

IGOR PORTE


Exposition personnelle: Les arbres clepsydres, 
BONUS Grand Huit, Nantes 
Nov. 2021




Une visite à l'atelier d'Igor Porte pourrait facilement être confondue avec une promenade dans une serre. La verdure abonde, les racines enfouies dans un sol riche s'enfoncent profondément dans des pots disposés sur de petits chariots. Sauf que—que sont tous ces instruments, micros, fils et câbles ? Un mélange intrigant entre expérimentation électro-acoustique et sculpture, la pratique de Porte nous interroge : comment pouvons-nous écouter ce que la nature a à nous dire ?

Télécharger le texte



A visit to Igor Porte’s studio could easily be mistaken for a walk around a greenhouse. Greenery abounds, roots tucked into rich soil burrow themselves deep into pots arranged atop small rigs. Except—what are all of these instruments, pickups, wires and cables? An intriguing melange between electro-acoustic experimentation and sculpture, Porte’s practice asks how we can listen to what nature has to say to us.  

LOUISE PORTE


Exposition personnelle: Last night, sans DJ qui save la life, 
BONUS Grand Huit, 
Nantes, Juillet 2021 





Deux joggeurs épuisés hantent l'espace d'exposition de Louise Porte. Ou bien sont-ils des clubbers qui ont dansé jusqu'à en perdre la raison jusqu'à l'aube ? Ce texte contient un élément fictif ; une scène imaginée inspirée par les observations de Porte à l'époque du COVID, lorsqu'elle a vu des flots de joggeurs envahir, en quelque sorte, les paysages urbains la nuit—pendant le confinement en France, seules les sorties strictement nécessaires étaient autorisées. J'étais récemment tombé sur la description émouvante de Walter Benjamin d'une peinture de Paul Klee, dans laquelle il met l'histoire en contexte avec l'iconographie de l'Angelus Novus ; j'ai ouvert mon essai par une brève citation de ce texte, car j'ai senti qu'il y avait un écho avec les bouleversements que beaucoup d'entre nous ont ressentis durant ces années marquées par des sentiments de perte, d'incertitude et d'isolement imposés par la pandémie.

Télécharger le texte



Two exhausted joggers haunt the gallery space of Louise Porte’s exhibition. Or are they clubbers who have danced themselves senseless until dawn? This text contains a fictional element; an imagined scene which was inspired by Porte’s COVID-era observations of flocks of joggers taking over, in a sense, the cityscapes at night—during lockdown in France, only outings which were strictly necessary were allowed. I had recently stumbled across Walter Benjamin’s moving description of a Paul Klee painting, in which he puts history in context with the iconography of the Angelus Novus; I opened my essay with a brief quote from this text because I felt there was an echo with the upheaval many of us felt in those years marked by the feelings of loss, uncertainty and isolation imposed by the pandemic.

FRAC PAYS DE LA LOIRE




CALIFORNIA ASSOCIATION OF MUSEUMS


Ces trois textes ont été produits dans le cadre d’une visite aux Etats-Unis à l’occasion de la conférence annuelle de l’Association des musées de Californie en 2011, où je me suis rendue en tant que participante et boursière. Ces textes ont été publiés par la CAM.

  1. Empowering Voices: Community Advisory Councils at the Oakland Museum of California
  2. A Video Art Collection Goes Kinetic: The Long Beach Museum of Art, Archive and the Woman's Building Videos at the Getty Research Institute
  3. Defining Nikkei: How a California Museum Built a Global Storytelling Community